Si le jeûne du 10 Tevet tombe vendredi comme pour cette année
A) Le 10 Tevet marque le triste anniversaire du jour où Nabuchodonosor, roi de Babylonie, assiégea la ville de Jérusalem en l’an – 423 de l’ère vulgaire, dans le but de la détruire. Le siège dura 1 an et demi jusqu’à la destruction de Jérusalem et du premier Beit Ha-Mikdash (Temple).
Tout d’abord, comme lors de tous les jours de jeûne, on fera un examen de conscience approfondi, on évitera de se mettre en colère et on augmentera les dons à la Tsedaka (charité).
Dans de nombreuses communautés, ce jeûne est aussi associé au souvenir des martyrs de la Shoah et est appelé le jour du Kaddich mondial. La Rabbanout Harachi LéIsraël, le Rav Ytshak Aïzik Halévy Hertzog z.t.l et le Rav Ben Tsion Méïr Haï Ouziel z.t.l ont instauré l’allumage d’un Ner Néchama (une bougie pour l’âme) et la récitation du Kaddich pour les disparus de la Shoah. Les Rabbanim ont en effet voulu relier aux jeûnes existants des évènements tragiques de notre Histoire pour ne pas charger le calendrier de trop de jours d’affliction.
Le jeûne du 10 Tévet est le seul qui puisse tomber un vendredi, alors que les autres jours de jeûnes sont calculés de telle sorte qu’ils ne tombent jamais un vendredi pour ne pas gêner les préparatifs de Chabbat et sont repoussés au dimanche, le jeûne du 10 Tévet doit être rigoureusement respecté même s’il tombe une veille de Chabbat.
B) L’obligation de jeûner commence avant le lever du jour (72 minutes avant le lever du soleil) et s’achèvera le soir après le Kiddouch.
C) Il est préférable de se raser et se couper les cheveux le jeudi avant le jeûne. Toutefois si on n’en a pas eu le temps, il sera permis de les faire le vendredi, le jour du jeûne, il sera aussi permis de se laver à l’eau chaude, se parfumer, se couper les ongles, se couper les cheveux et se tailler la barbe, mais en l’honneur de Chabbat.
D) Il est permis de goûter les plats la veille de Chabbat pour vérifier leur assaisonnement, mais il ne faudra pas avaler les aliments : seulement les goûter, et sans faire de bénédiction avant de les goûter. Selon la Kabbala, la Loi mystique de la Torah, le fait de goûter systématiquement la veille les plats qui sont destinés à Chabbat a beaucoup de signification.
E) Si, par erreur, on a récité la bénédiction en goûtant, on mangera un tout petit peu du mets. Pour plus de détails : voit le lien : Prononcer par erreur, une bénédiction sur un aliment le 10 Tevet – Le Judaisme
Si on n’a pas l’habitude de goûter les aliments le vendredi, à plus forte raison on ne pourra pas le faire le jour du jeûne.
F) Durant la prière de Min’ha, on lira dans le rouleau de la Torah le chapitre Vaye’hal Moché (Exode 32:11-14 & 34:1-10) où Moché intercède en faveur de son peuple après la faute du Veau d’or.
Les Ashkénazim, eux, liront la Aftara de Dirchou Hachem (Isaïe 55:7 – 56:8).
G) Dans la Amida, on ajoutera le passage de Ânénou. Lors d’un jour de jeûne, dans la prière du matin comme celle de l’après-midi, on intercale en effet ce passage de Ânénou, inséré dans la Bérakha de Chémâ Kolénou. Mais on ne peut réciter cette bénédiction qu’à condition qu’il y ait au moins six fidèles qui jeûnent à la synagogue, l’officiant compris.
H) La prière de Anénou
עֲנֵנוּ יי עֲנֵנוּ בְּיום צוֹם תַּעֲנִיתֵנוּ כִּי בְצָרָה גְּדוֹלָה אֲנָחְנוּ. אַל תֵּפֶן אֶל רִשְׁעֵנוּ וְאַל תַּסְתֵּר פָּנֶיךָ מִמֶּנּוּ וְאַל תִּתְעַלַּם מִתְּחִינָתֵנוּ. הֱיֵה נָא קָרוֹב לְשַׁוְעָתֵנוּ, יְהִי נָא חֲסְדְּךָ לְנַחֲמֵנוּ. טֶרֶם נִקְרָא אֵלֶיךָ עֲנֵנוּ, כַּדָּבָר שֶׁנֶּאֱמַר: « וְהָיָה טֶרֶם יִקְרָאוּ וַאֲנִי אֶעֱנֶה. עוד הֵם מְדַבְּרִים וַאֲנִי אֶשְׁמָע ». כִּי אַתָּה ה’ הָעוֹנֶה בְּעֵת צָרָה, פּודֶה וּמַצִּיל בְּכָל עֵת צָרָה וְצוּקָה:
« Réponds-nous, Hachem, réponds-nous en ce moment et en ce temps car nous sommes en grande détresse. Ne détourne pas ta face de nous et ne repousse pas nos supplications car Tu es, Hachem, un D-ieu miséricordieux et clément, répondant à l’heure de détresse, délivrant et sauvant à chaque heure de calamité [ainsi qu’il est dit] « Mais ils crièrent vers Hachem dans leur détresse, Il les fit sortir de leurs angoisses. Béni sois-tu, Hachem qui répond à l’heure de détresse. »
I) Si l’on a omis ce passage d’Anénou et que l’on a déjà prononcé les mots Baroukh Ata A.D.O.N.A.Ï pour conclure la Bérakha de Chémâ Kolénou par les mots Chomoéâ Téphila, on ne recommencera pas la ‘Amida. Mais il sera bon de dire le passage de Ânénou avant de reculer de trois pas.
On fera son possible pour aller prier à l’office de Minha vendredi plus tôt que d’habitude afin de lire la Paracha Vayehal dans le Sefer Torah et de terminer avant le coucher du soleil. Mais on ne récitera pas les supplications ni Avinou Malkenou comme tous les vendredis.
J) Si nous récitons Minha avant le Plag Haminha, d’après les décisionnaires, il ne pourra pas y avoir la bénédiction des Cohanim. C’est pour ne pas perdre cette grande Mitsva que selon certains Poskim, il sera préférable de faire Minha Ketana.
K) Pour les Séfaradim il sera préférable dans la mesure du possible de réciter Minha avant le Plag.
À noter que si une personne ne jeûne pas pour raison de santé ou autre, elle ne récitera pas la prière de Anénou dans la Amida, elle pourrait paraître menteuse en se contredisant.
On allumera les bougies de Chabbat pendant le jeûne
L) Il sera permis de commencer la prière de Chabbat juste après le Plag HaMinha (1h15 avant le coucher du soleil), afin de rentrer chez soi, à la sortie des étoiles, à la fin du jeûne.
Le jeûne prendra fin avec le Kiddouch du vendredi soir, c’est pour cela que les ministres officiants ne tardent pas dans la prière afin de libérer les fidèles qui jeûnent. Ne pas oublier : réciter à nouveau les trois paragraphes du Chémâ’ à la sortie des étoiles.
Si les membres de la famille s’impatientent, on récitera une seule fois chaque passage du Chalom ‘Alékhèm.
Contrairement à Yom Kippour, on n’est pas tenu d’attendre l’heure de Rabbénou Tam (72 minutes après le coucher du soleil derrière l’horizon) pour finir le jeûne.
Ne pas faire le Kiddouch de vendredi soir avant la sortie des étoiles.
M) Il faut éviter d’écouter de la musique même avant l’entrée de Chabbat, mais il est permis de faire écouter de la musique classique ou douce pour :
a) endormir les enfants,
b) se calmer,
c) en thérapie,
d) les personnes âgées en convalescence,
e) des malades,
f) jouer d’un instrument pour s’exercer.
N) Il est mentionné dans Zékharia, Chapitre 8, Verset 19 : « Ainsi parle Hachem : Le jeûne du 4ème mois (17 Tamouz), le jeûne du 5ème mois (9 Av), le jeûne du 7ème mois (jeûne de Guédalia) et le jeûne du 10ème mois (10 Tévèt) se transformeront pour la maison de Yéhouda en jours d’allégresses et de joies, en fêtes de réjouissances ».
Nous sommes confiants que cette prophétie se réalisera très prochainement, Amen
REFERENCES DES HALAKHOT
A) Références : Livre de Yéhezkiel chapitre 24 verset 2.
B) Références : Guémara Érouvine page 41 ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Âroukh Siman 249 saïf 4 et aussi à la fin du Siman 550 ; Rabbi Yossef Haïm z.t.l dans le Ben Ich ‘Haï 2eme année Parachat Lekh Lékha Halakha 23 ; Rabbi Haïm Yaâkov Sofer z.y.l dans Kaf HaHaïm Siman 249 saïfs Katans 29 et 31 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Michna Béroura saif Katan 21, Pisské Téchouvot nouvelle édition – 5771 Siman 249 saïf 7, Mevakché Torah volume 10 année 5754 pages 393-396.
C) Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Âroukh Siman 550.
D) Références : Guémara Taânit 26b ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Âroukh Siman 550 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Michna Béroura Siman 550 ; Rabbi Haïm Yaâkov Sofer z.t.l dans Kaf HaHaïm Siman 550.
D) Références : Rabbi Yossef Karo dans le Choulhan Aroukh simans 210 saïf 2 et saïf 250 ; Rabbi Israël Méïr Hacohen z.t.l dans Michna Beroura siman 250 Saïf Katan 2. ; Rabbi Yaâkov Sofer z.t.l dans Kaf HaHaïm section Ora’h Haïm siman 210 Saïsf Katans 22, 24 et 31 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans H’azon Ovadia Halakhot Chabbat volume 1 page 23.
E) Références : Rabbi Yéhochouâ Yéchayâ Neuwibirth z.t.l dans Chmirat Chabbat Kekhilata volume 2 simans 45 et 61.
F) Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Beth Yossef siman 550 ; Rabbi Yaakov Sofer z.t.l dans le Kaf Hahaïm Siman 550 Saïf Katan 19, Davar yom beyomo, dans le sefer Rinat Israël pages 552-553.
G) Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh section Orah Haïm Siman 686 Saïfs 1 et 2, et Siman 566 saifs 2 et 5 ; Rabbi Binyamin Hotta Chlita dans le Séfer Ki Ba Moëd, page 13 ; Rabbi Israël Méïr Hacohen dans Michna Béroura siman 566 saïf Katan 14 ; Rabbi David Yossef Chlita dans Torat Hamo’adim siman 3 saif 12 ; Rabbi Simha Rabinovitz z.t.l dans Piské Téchouvot siman 566 saïf 4.
H) Références : Talmoud Babli Michna Taânit page 13b, Yona chapitre 2 verset 8 et Rachi ; Talmoud Yérouchalmi Guémara Taânit chapitre 2 Halakha 2 ; Midrash Sékhel Tov sur Chémot chapitre 16 ; Chiboulé Haleket seder Taânit chapitres 269 et 277 ; Sefer Ohel Moëd Chaar Hatéfila chapitre 1, Psaume 107 verset 28.
I) Références : Michna Broura, chapitre 550, passage 11.
J) Références : Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Michna Béroura Siman 550 Saïf Katan 11.
K) Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 562 Saïf 1 ; Rabbi Israël Méïr Hacohen z.t.l dans Michna Béroura Siman 562 Saïf katan 6 ; Rabbi David Yossef Chlita dans Torat HaMo’adim volume 1 Siman 16 ; Rabbi Yitshak Yeranen z.t.l dans son Responsa Yitshak Yeranen volume 1 Siman 5 ; Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l dans Yabiâ Omer volume 1 section Yoré Déâ Siman 14 Saïf katan 8 et dans H’azon Ovadia Halakhot Taânit page 103 note 2.
L) Références : Guémara Tosséfta Taânit Chapitre 2 Halakha 7 Taânit 12a Âvoda Zara 34a ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Beit Yossef Orah Haïm Siman 562 Saïf 1 ; Rabbi Moché Isserlas z.t.l dans le Choul’han Âroukh Siman 249 Halakha 4, ; Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l dans Yabiâ Omer volume 4 Siman 31 et Yabiâ Omer volumes 6 Siman 31 et dans Hazon Ôvadia Halakhot Taâniyot pages 15 et 20 et Yéhavé Daât volume 1 Siman 80 et dans Halikhot Ôlam volume 3 Siman 65 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Mishna Béroura Siman 249 saïf Katan 21.
M) Références : Ha maguiyah Lémordékhi au nom de Tosfot ; Rabbi Avner Ifergan Chlita dans son Responsa Divré Chalom Volume 4 ; Rabbi Binyamin Hotta Chlita dans Ki Ba Moëd lois des 3 semaines page 33 Saïf Katan 75 ; Rabbi Chlomo Zelmann Oyrbakh z.t.l dans Halikhot Chlomo page 361 ; Rabbi Chmouël Halévy Wosner z.t.l Responsa Chevet Halévy volume 2 Siman 69 et volume 8 Siman 127 ; Rabbi Eliyahou Chlézinguer Chlita dans Choaline VéDorchine volume 4 Siman 37 ; Rabbi Moché Chik z.t.l dans son Responsa MahaRam Chik section Yoré Déâ Siman 368 ; Rabbi Elyakim Lévanon Chlita témoignage écrit ; Rabbi Gabriel Zinner Chlita dans Nité Gabriel Halakhot Pessah volume 3 chapitre 53 Saïfs 7 à 9 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Chaâr Hastyoun Saïf Katan 25 ; Rabbi Ménaché Klein Chlita dans le Responsa Méchané Halakhot Volume 6 Siman 106 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans son Responsa Yéhavé Daât volume 6 Siman 34, Responsa Binyane Ariel section Ora’h Haïm pages 63 à 66 ; Rabbi Dov Aharon Brizman Chlita dans le Responsa Chalmé Hova section Ora’h Haïm Siman 78 ; Rabbané HaYéchivah Har Bérakha ; Rabbi Chlomo Aviner Chlita dans son Responsa Chéélat Chlomo volume 6 page 74 ; Rabbi Éliézer Mélamed Chlita dans Péniné Haalakha Halakhot coutume du Ômer ; Rabbi Moché Tsouriel Chlita dans son Responsa page 47 ; Rabbi Yossef Kapah z.t.l témoignage écrit ; Rabbi Zelmann Néhamya Goldberg Chlita témoignage écrit ; Rabbi Elyakim Lévanon Chlita témoignage écrit ; Rabbi Tsiyon Aba Chaoul z.t.l dans Or Létsiyone volume 3 Perek 25 ; Rabbi Yaâkov Breïch z.t.l dans son Responsa Hélkat Yaâkov volume 1 Siman 62 ; Rabbi Yossef Chalom Éliachiv z.t.l dans le Responsa Piské Halakhot Ot 80.
N) Références : Talmoud Babli dans la Michna Taânit 26 et 28, Toséfta Sota Chapitre 6, Sifri Parachat Vaéthanan, Talmoud Yérouchalmi Chapitre 4, Talmoud Babli Guémara Roch Hachana page 18.
Aphorisme de nos Sages
Quand tu dis excuses-moi, regardes bien la personne dans les yeux.