Peut-on prendre des médicaments pendant Chabbat ou Yom Tov ?
Cette Halakha ne concerne que si la vie d’un malade n’est pas en danger.
Décret de nos Maîtres
Nos sages ont interdit de prendre des médicaments durant le Chabbat ou Yom Tov. Cette interdiction est un décret de nos Maîtres, interdisant d’écraser des plantes médicinales « Chéhikat Samamanim ». En effet, nos Maîtres du Talmud ont constatés la panique qui s’empare des gens lorsque la maladie les frappe.
Références : Talmoud Babli Guémara Chabbat pages 53b et 73b, Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choul’han Aroukh section Ora’h ‘Haïm Siman 328 saïf 1.
De nos jours
Cette Halakha reste valable encore de nos jours.
Références : Badé Hachoul’han Siman 134 pages 19 et 20, Rabbi Éliézer Yéhoudah Waldenberg z.t.l dans son responsa Tsits Eliezer Volume 8 Siman 15 page 142.
A Priori
La majorité des décisionnaires sont plus stricts et il ne sera permis de prendre des médicaments seulement si le malade a de sérieuses douleurs.
Références : Rabbi Mordekhaï Eliahou z.t.l. dans son Kitsour Choulhan Aroukh page 316 note 1, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Halakhot Chabbat Volume 4 page 143 rapporte qu’il existe une Mahloket à ce sujet, Rabbi Moché Fenshtein z.t.l. dans Iguérot Moché section Orah Haïm volume 3 Siman 53, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Halikhot Olam volume 4 Parachat Tétsavé saif 19, Rabbi Ben Tsion Aba Chaoul z.t.l dans le Responsa Or Létsiyone Volume 2 siman 36 saif 9, Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata siman 34 saif 3, Rabbi Yitshak Mordékhay Hacohen Roubin Chlita dans Orhot Chabbat Chapitre 20 Halakha 124, Rabbi Moché Lévy z.t.l. dans Ménouhat Ahava volume 1 chapitre 21 saïf 60 note 189.
On pourra s’appuyer sur ces décisionnaires
En cas de force majeure, on pourra s’appuyer sur les décisionnaires qui permettent de prendre des médicaments si le malade souffre que de maux légers (pas de grosses douleurs).
Références : Guémara Chabbat page 108b au sujet du Kilorine selon Rachi, Rabbi Éliézer Yéhoudah Waldenberg z.t.l dans son Responsa Tsits Eliezer Volume 8 page 148 et pour les analgésiques, Acamol etc. Volume 14 siman 50 page 99 et volume 8 Siman 15 Ot 21, Rabbi Abraham Sofer ben Eliyahou Abraham Chlita dans son sefer Nichmat Abraham volume 4 page 35 et page 464, Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata page 475 note 76 au nom du Rabbi Chlomo Zalman Auerbach z.t.l, Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata Chemirat Chabbat chapitre 33, chapitre 34 saïf 3 note 7, Chapitre 37 Halakha 2, page 473, Rabbi Chlomo Zelmann Broyn z.t.l. dans Chéârim Hamétsouyanim BaHalakha Siman 91 saïfs Katans 2 et 3, Rabbi Israël David Harpaness Chlita dans son responsa Nichmat Chabbat Volume 2 page 348, Rabbi Simha Rabinovitch dans Piské Téchouvot Volume 3 page 193, Rabbi Éliézer Mélamed Chlita dans Péniné Halakha chapitre 28 Siman 5, Rabbi Abraham Haïm Naé z.t.l dans Ktsot HaChoul’han Badé HaChoul’han siman 134 saif 7, Rabbi Chmouël Bornstein z.t.l. dans son Séfer Minhat Chabbat Siman 91 saïf 1, Rabbi Yaâkov Epchtain chlita dans son responsa Hével Nahalato Volume 11 siman 10.
Cependant, même pour la majorité des décisionnaires qui sont plus stricts :
A) Si la personne est tellement malade que tout son corps lui provoque des douleurs,
B) Ou le malade serait contraint, en l’absence de médicaments, d’être alité pendant tout Chabbat.
C) ou celui qui ne peut pas interrompre un traitement commencé avant Chabbat, comme par exemple des antibiotiques qui nécessitent une prise pendant plusieurs jours.
D) Ou une personne ayant une infection.
E) Ou une personne susceptible de tomber malade en raison d’une maladie chronique (asthmatique, diabétique, champignons etc.).
F) Ou après une maladie, afin de ne pas rechuter.
G) Ou prendre des analgésiques pour des douleurs insupportables.
Dans tous les cas énumérés plus haut, il sera permis de prendre les médicaments même si la vie du malade n’est pas en danger et on pourra prendre les médicaments même de manière habituelle (sans chinouy).
D’après tous les avis il sera toujours mieux de commencer le traitement avant Chabbat.
Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Beit Yossef Siman 328 au nom des Richonim, Rabbi Moché Isserlas z.t.l. dans le Rama Siman 328 saif 17, Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata page 475 note 76 au nom du Rabbi Chlomo Zalman Auerbach z.t.l, Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata Chemirat Chabbat chapitre 33, chapitre 34 saif 3 note 7, Chapitre 37 Halakha 2, page 473, chapitre 34 saif 17 note 76, Rabbi Abraham Sofer ben Eliyahou Abraham Chlita dans son sefer Nichmat Abraham volume 4 page 35, Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l. dans Michna Béroura Siman 328 saïfs 121 et 86, Rabbi Éliézer Yéhoudah Waldenberg z.t.l dans son Responsa Tsits Eliezer Volume 8 page 148 et pour les analgésiques, Acamol etc. Volume 14 siman 50 page 99 volume 8 siman 15 Ot 21 et dans Kountras Méchivat Néfech chapitre 15, Rabbi Chlomo Zelmann Broyn z.t.l. dans Chéârim Hamétsouyanim BaHalakha Siman 91 saifs Katan 2 et 3, Rabbi Israël David Harpaness Chlita dans son responsa Nichmat Chabbat Volume 2 page 348, Rabbi Simha Rabinovitch dans Piské Téchouvot Volume 3 page 193, Rabbi Éliézer Mélamed Chlita dans Péniné Halakha chapitre 28 Siman 5, Rabbi Abraham Haïm Naé z.t.l dans Ktsot HaChoul’han Badé HaChoul’han siman 134 saif 7, Rabbi David Lévy chlita dans Chabbat sur ordonnance page 72,Rabbi Chmouël Bornstein z.t.l. dans son Séfer Minhat Chabbat Siman 91 saif 1, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Hazon Ovadia Halakhot Chabbat volume 3 page 361, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Halakhot Chabbat Volume 4 Siman 328 saif 52 et pages 142, 143 et 145, 164, Rabbi Moché Fenshtein z.t.l. dans Iguérot Moché volume 3 Siman 53.
Commencer à avoir mal :
Certains décisionnaires permettent même si le malade commence à avoir un mal de tête aux dents ou autre.
Références : Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata siman 34 saif 16.
Somnifères :
Il sera permis de prendre des somnifères pendant Chabbat, car un manque de sommeil n’est pas une maladie, mais une grande souffrance.
Références : Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Hazon Ovadia Halakhot Chabbat volume 3 pages 367 et 368, Rabbi Chélomo Zalman Oyerbakh z.t.l. dans son responsa Choulh’an Chlomo chapitre 328 et Réfoua 2 pages 174 à 185, Rabbi Abraham Broïde z.t.l. de Prague dans son Séfer Echel Abraham chapitre 327, Rabbi Abraham Haïm Naé z.t.l dans Ktsot HaChoul’han siman 138 saif 31, Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata page 466 saif 16 note 67 et siman 33 note 16 aux noms de nombreux décisionnaires, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Halakhot Chabbat Volume 4 page 143.
Vitamines :
Il sera permis de prendre des vitamines ou des compléments alimentaires si on a déjà commencé le traitement avant Chabbat ou pour une personne très fatiguée ou malade ou pour un régime afin de perdre du poids.
Références : Rabbi Yéhochouâ Yéchaâya Neuwibirth Chlita dans Chémirat Chabbat Kéilkhata Chemirat Chabbat page 476 saif 20, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Halakhot Chabbat Volume 4 page 145, Rabbi Éliézer Yéhoudah Waldenberg z.t.l dans son Responsa Tsits Eliezer Volume 14.
Le malade peut se passer du traitement :
Lorsqu’une personne prend des médicaments quotidiennement, si le médecin dit (un médecin compétant) que le malade peut s’en passer pour un ou deux jours et ceci n’entraînera aucun problème de santé, nous devons nous abstenir de prendre ce médicament pendant Chabbat et les jours de fêtes.
Références : Rabbi Yitshak Mordékhay Hacohen Roubin chlita dans Orhot Chabbat Chapitre 20 Halakha 124 et page 224.
Les enfants de moins de 9 ans :
Les enfants avant l’âge de 9 ans ne sont pas concernés par le décret de nos Maîtres, par conséquent il sera permis de donner aux enfants de moins de 9 ans des médicaments ou de leur pratiquer toute forme de médication.
Références : Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Hazon Ovadia Halakhot Chabbat volume 3 page 361, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Halakhot Chabbat Volume 4 Siman 328 saif 52.
S’abstenir de prendre des médicaments :
Un malade dont la vie n’est pas en danger ne peut s’abstenir et ne peut pas se montrer strict et refuser de prendre des médicaments. Comme il est mentionné dans les prophètes, « Si tu considères le Chabbat comme un délice alors tu te délecteras dans Hachem », ce verset nous enseigne la Mitsvah de Ônèg Chabbat se délecter dans le jour du Chabbat.
En effet en ne les prenant pas, on annule la Mitsvah de Ônèg Chabbat car un état faible empêche de profiter du Chabbat.
Références : Isaïe chapitre 58 versets 13 et 14, Rabbi David Lévy Chlita dans Chabbat sur ordonnance page 72 saif 3.
Médicament naturel :
On pourra consommer un aliment, tel miel, lait, citron, etc. ; même si celui-ci est consommé pour des raisons de santé.
Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choul’han Arou’h siman 328 saif 37.
Cependant, certains Poskim sont plus stricts.
Références : Rabbi Chnéour Zelmann z.t.l de Lyadi dans son Choul’han Aroukh Harav siman 328 saif 33, Rabbi Yéhyiel Mickal Halévy Epstein z.t.l dans Aroukh Hachoul’han siman 328 saif 47, Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l. dans Michna Béroura Siman 328 saïf 120, Rabbi Abraham Haïm Naé z.t.l dans Ktsot HaChoul’han Badé HaChoul’han siman 134 saif 9.
Mouksé :
Nos sages ont interdit de déplacer tout objet qui n’a pas d’utilité le Chabbat ou dont l’utilisation est interdite pendant le Chabbat.
Cet interdit est appelé Mouksé il est donc interdit à une personne en bonne santé de déplacer des médicaments car ils n’ont pas d’utilité pour quelqu’un qui n’est pas malade.
Toutefois il est permis à une personne en bonne santé d’apporter des médicaments à un malade dont la vie n’est pas en danger. Il convient cependant de les apporter de manière inhabituelle (avec Chinouy).
On ne doit également apporter que des médicaments nécessaires à la guérison du malade.
Références : Rabbi David Lévy Chlita dans Chabbat sur ordonnance page 72 saif 3.
En vous souhaitant que vous n’ayez jamais la nécessité de prendre des médicaments ET QUE VOUS SOYEZ TOUJOURS EN BONNE SANTE Amen
Aphorisme de nos sages
L’homme content de son sort ne connais pas la ruine.