Il est écrit dans la Guémara (Méguila 7b) :
« Rava dit : « une personne est obligée de lébassoumé à Pourim jusqu’à ce qu’il ne puisse plus voir la différence entre ‘maudit soit Haman’ et ‘béni soit Mordékhaï’. »
Il existe 2 avis en ce qui concerne le fait de devenir ivre, certains avis disent que c’est une obligation et d’autres disent qu’on doit seulement boire plus que de coutume, mais pas au point de devenir ivre.
Même si les Kabbalistes, estiment que du point de vue de la mystique il faut réellement s’enivrer jusqu’à confondre « Maudit soit Aman » et »Béni soit Mordékhaï ».
Attention au Hilloul Hachem de ne pas profaner le nom d’Hachem par une attitude déplaisante même parfois dégoûtante en arrivant à compromettre notre propre dignité, que D… nous en préserve.
La traduction la plus communément répandue du mot lébasoumé est : « boire jusqu’à être sou (fausse traduction).
Car l’ivresse représente un interdit formel, mais seulement boire plus que d’habitude afin de se souvenir du grand miracle jusqu’à s’endormir ou somnoler.
Une fois plongé dans le sommeil, en effet, on devient incapable de distinguer entre : « Maudit soit Haman ! » et : « Béni soit Mordékhaï! »
Il faut boire du vin lors du repas de Pourim, mais il n’est nullement recommandé de s’enivrer à Pourim.
Car l’abus d’alcool peut s’avérer oh combien dangereux !
Les Sages ne voulaient certainement pas que les gens s’enivrent et fassent les imbéciles.
Nos sages prônent la modération.
Références :
- Kolbo auteur inconnu de la génération des Richonim Hilkhot Pourim siman 45,
- Rabbi Moché Bar Maïmone z.t.l le Rambam Hilkhot Meguila chapitre 2 Halakha 15,
- Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 695 Saïf 2 – ne signifie pas qu’il faut s’enivrer, car l’ivresse représente un interdit formel, mais seulement boire plus qu’à son habitude,
- Rabbi Moché Isserlas z.t.l dans le Rama du Choul’han Âroukh section Ora’h Haïm siman 695 Saif 2,
- Rabbénou Efrayim (Algérie – XIè et XIIè siècles) dans la Guémara Méguila 32a,
- Rabbi Chlomo Ganzfried z.t.l dans le Kitsour Choulhan Aroukh Siman 142 Saïf 6,
- Rabbi Israël Méïr HaCohen Kagan z.t.l dans Michna Béroura, siman 695,
- Rabbi Yéhyiel Mickal Halévy Epstein z.t.l dans Aroukh Hachoul’han siman 695,
- Rabbi Abraham ben Yé’hyel Dantziger z.t.l. dans son Séfer Hayé Adam,
- cité par le Biour Halakha siman 692 saif 2,
- Sanhédrin 70b,
- Rabbi Eliyahou le Gaon de Vilna z.t.l dans son commentaire sur le Choul’han ‘Aroukh’ siman 695,
- Rabbi Yitshak Ben Yéchaya Attia z.t.l dans le Rov Dagan,
- Le Orh’ot H’aïm Halakhot Pourim note 38,
- Rabbi Ménahem Ben Chlomo z.t.l. dans le Méïri dans ses commentaires sur la Guémara Méguila 7b… ainsi que d’autres Poskim confirment cette explication,
- Rabbi Yossef Téomim z.t.l dans son Séfer Péri Mégadim sur le Choul’han Aroukh, la personne doit se connaitre et si elle n’a pas un comportement positif qu’elle s’en abstienne,
- Le Rav Ovadia Yossef z.t.l et d’autres sommités lors du repas ne s’enivraient pas, mais buvaient simplement un peu plus qu’à leur habitude.
- Rav Mikhael Chlomo Abichid z.t.l Roch Kollel Mahon Torah Or rapporte le Rabbi de Loubavitch disait de boire avec modération,
- Rav Wolbe z.t.l dans Alé Chour section Pourim, le sens profond du fait de boire à Pourim est de retourner à l’état d’Adam avant la faute où l’on ne distinguait plus le bien du mal,
- Rav Yérou’ham Leibovitz (Daat ‘Ho’hma ouMoussar) nous enseigne que boire à Pourim libère le corps du contrôle de l’esprit afin de voir si le corps peut être élevé au niveau de l’âme,
- Dans le même ordre d’idée, le rav Wolbe z.t.l (Alei Chour) écrit :
« Rabbi Israël Salanter (1810-1883) avait l’habitude d’être très ivre à Pourim. Toutefois, dans cet état, il passait sa journée à dire des nouveautés sur la Torah avec une clarté extrême et un génie créatif dans tous les domaines du Talmud.
Il appelait cela « tester le corps » pour voir si son corps était également une incarnation de la sagesse Divine.
Pour nous qui sommes petits en Torah et dans le service divin, il suffit de « boire plus que de coutume, sans être tellement ivre ».
Précisons enfin que la consommation d’alcool à Pourim n’est pas une obligation ferme et qu’une simple gorgée suffit pour s’en acquitter.
Il est intéressant de remarquer à ce sujet que la Guémara n’emploie pas le mot : lé-hichtakèr se souler mais libasoumé.
l’expression : lébasoumé kala, dans le sens de : « adoucir la voix ».
Références :
- Guemara Souka 51a,
- Meguila 32a,
- Avoda zara 47a,
- Arkhin 11a)
Aphorismes de nos Sages :
Hachem réside dans la joie mais non dans la folie !
Pourim Saméah