VAYECHEV
(Genèse chapitre 37au Ch. 40)
RÉSUMÉ
- Yoseph avait dix-sept ans et était berger avec ses frères, il était souvent avec les fils de Bilha et de Zilpa,« les femmes de son père» qu’il considérait comme des frères à part entière. C’est de ce fait qu’il s’attire, avant même de faire ses rêves, la jalousie et la haine de ses frères.
- Yoseph entre en conflit avec ses frères en leur faisant part d’un rêve dont ils retiennent ses allusions à son futur rôle de chef . Ce conflit s’aggrave et conduit à un acte de vengeance ; pendant une visite que Yoseph leur fait, ils projettent de le tuer mais ils le jettent dans un puits et le vendent ensuite à des marchands qui le conduisent en Égypte.
- Yaacob reste dans l’ignorance des faits, et croit que Yoseph a été victime d’un accidents.
- Yéhouda s’approche de sa belle-fille Tamar ; leur fils Peretz sera l’ancêtre de la future dynastie royale de David.
- Yoseph, en Égypte, subit de nombreuses tribulations, mais finit par acquérir un poste de confiance dans la maison de Potiphar, ministre du Pharaon.
- Il résiste aux propositions de Zouléka la femme de Potiphar qui, de dépit, l’accuse de lui avoir fait violence de l’avoir fait violence et le fait jeter en prison. Yoseph fait la connaissance de deux serviteurs du Pharaon, le maître boulanger et le maître échanson qui purgent une peine dans la même prison
- Yoseph interprète leurs rêves et se fait promettre par l’échanson, auquel il prédit une proche délivrance, d’user de son influence pour le faire également libérer. Cependant, l’échanson, rétabli dans ses anciennes fonctions, oublie sa promesse et Yoseph reste prisonnier.
Aftarat Amos 2, 6-3, 8
Une fois encore, ce sont des frères qui s’affrontent dans la section chabatique de cette semaine. Mais c’est l’un d’eux, seul, qui est en butte à la jalousie, puis à la haine qui risque de mener jusqu’au meurtre: Joseph se trouve seul face à dix de ses frères. Oui, seul, parmi les enfants de Rachel et de Léa
A cette vente fait allusion notre haftara dès le premier verset. Parmi les quatre péchés d’Israël que le prophète Amos stigmatise tout particulièrement, le fait de « vendre pour de l’argent un juste » est cité en tout premier lieu. Yoseph a été vendu parce qu’il était un « juste », parce qu’il se conduisait avec noblesse. En général ceux qui agissent mal ne peuvent souffrir à coté d’eux celui qui se comporte avec équité et justice et qui constitue pour eux un reproche vivant, même s’il est tacite. C’est à juste titre donc que la tradition accole à Yoseph ce qualificatif de « tsadik » que le prophète utilise ici.
Le midrach
La haine des frères de Yossef.
- Le roua’h hakodech (prophétie) reposait sur Yossef depuis sa jeunesse. C’était un tsaddik (juste), qui pensait constamment à Hashem . Lorsqu’il voyait ses frères commettre ce qu’il pensait être une faute, il le racontait à son père et il lui disait:« Je les ai vus consommer la chair d’un animal vivant » .
- En réalité, les frères n’étaient pas coupables d’une telle transgression. Yossef avait mal interprété ce qu’il avait vu. Il les avait observés en train de consommer le fœtus trouvé à l’intérieur d’un animal abattu. Un tel fœtus n’a pas besoin d’être égorgé séparément .Hachem a puni Yossef midda kenegued midda « œil pour œil » pour son lachon hara (médisance) au sujet de ses frères. « Tu as dit qu’ils n’ont pas égorgé l’animal qu’ils ont mangé, dit Hashem comme châtiment, tu verras que même lorsqu’ils montreront le sang d’un bouc à ton père en prétendant que c’est ton sang, ils égorgeront préalablement l’animal (bien qu’ils n’aient pas l’intention de le manger)
- Ce que Yossef racontait sur ses frères se voulait certainement être pour leur bien (afin que Yaacov les réprimande au sujet de leurs fautes), mais il n’avait pas approfondi la situation et s’était trompé dans son jugement vis à vis de ses frères. Même si ses frères avaient effectivement commis les fautes dont il les soupçonnait, Yossef aurait malgré tout agi de façon incorrecte. Il aurait été de son devoir de faire des remontrances à ses frères avant d’aller raconter à son père ce qui s’était passé. Cela aurait pu résoudre les malentendus ou les inciter à changer de comportement. Toutes les déclarations de Yossef constituaient donc du lachon hara (médisance), et il a été puni à son tour.
- Pareillement, nous retrouvons la même situation dans notre génération, et ne devons pas considérer superficiellement la conduite de nos pairs, et nous efforçant de tirer une moralité de notre Sidra.
Les constellations
La femme de Potifàr, Zoulé’ha ne manqua pas de remarquer la belle apparence du jeune esclave. Yossef avait hérité de la grâce et de la beauté de Ra’hel .
Zoulé’ha consulta les astrologues pour connaître son destin et celui de l’esclave hébreu et découvrit une prédiction surprenante:
les constellations indiquaient qu’elle et Yossef auraient des descendants communs!
Maintenant la conduite à tenir lui semblait maintenant claire : elle devait certainement faire un effort pour accomplir la prédiction céleste!
Zoulé’ha essaya d’attirer l’attention du jeune esclave sur elle mais il l’ignora. Elle commença à changer de tenues trois fois par jour mais Yossef ne jetait même pas un regard vers elle. Elle essaya de l’acheter, en lui offrant mille kikarot (talents) d’or. Yossef ne fut pas impressionné .Zoulé’ha parla à Yossef, le tentant et le menaçant jour après jour pendant douze mois .
Des descendants communs
Un jour, Zoulé’ha trouva finalement l’occasion qu’elle attendait. C’était le jour où le Nil déborde. Cette fête nationale en Égypte est célébrée par des chants, des danses et des louanges au Nil ,Yossef, bien sûr, ne participait pas à ces festivités. Il resta à la maison pour faire la comptabilité de son maître .
Cependant, le Yetzer Hara avait donc des bases pour l’attaquer. Jusqu’à présent, il avait pris soin de ne pas se retrouver seul avec elle, mais en restant à la maison, il lui donnait l’occasion d’essayer de fauter.
L’épreuve ! ! !
Zoulé’ha s’était excusée et était restée à la maison, prétextant qu’elle ne se sentait pas bien. Elle pensa: « Nous serons seuls dans la maison pendant un certain temps; là, je pourrai le convaincre de m’écouter! »
Elle se vêtit de robes coûteuses, orna sa chevelure d’une couronne de joyaux, se mit du maquillage et du parfum. Elle brûla de l’encens pour rendre l’atmosphère agréable et s’assit dans l’embrasure de la porte par laquelle elle savait que Yossef devait passer pour se rendre à son travail. Comme Yossef n’arrivait pas, elle appela: « Yossef, pourquoi ne vas-tu pas à ton travail? »
Yossef apparut et voulut passer son chemin, mais elle étendit son bras pour l’en empêcher et dit: « Je jure que si tu n’exécutes pas ma volonté, tu es un homme mort! »
Yossef refusa énergiquement et fit le serment qu’il ne l’écouterait pas
«Tu es une femme mariée. Pourquoi veux-tu m’échanger contre ton mari ? »
Zoulé’ha n’abandonna pas. « Il n’y a personne maintenant. Personne ne saura, insista-t-elle.
Je crains Hashem!, dit Yossef
Il n’est pas là. Il est là-haut dans le Ciel .Rien n’est caché pour Hashem! » dit Yossef Elle prit une couverture et couvrit la face de l’idole qui était dans sa chambre. Yossef sourit. « Tu vois! Tu as honte devant l’idole. Alors que puis-je faire? Le regard d’Hashem est partout. Rien ne Lui est caché. »
Sur le point de céder
Cependant, Zoulé’ha continua à le presser, et Yossef se sentit faiblir. Il était sur le point de lui céder lorsqu’une vision apparut devant lui. Il vit l’image de son père « ‘ et celle de sa mère, Ra’hel « ‘. Il entendit Yaacov dire: « Yossef! Il y aura douze pierres précieuses, une pour chaque tribu, sur la plaque que le kohen gadol portera sur sa poitrine. Si tu fautes, ta place sera vide! »
Le sang de Yossef se glaça et il renonça. Il accomplit ainsi un véritable kiddouch Hashem, en laissant ses actions n’être guidées que par la Torah et non pas par une pression extérieure ou la crainte de ce que les gens peuvent dire. Son cœur était pénétré de la crainte de son Créateur, et c’est cela qui a finalement déterminé son comportement Zoulé’ha comprit que sa cause était perdue. Elle agrippa Yossef d’une main, et de l’autre sortit un glaive de dessous sa robe « ‘. En un éclair, Yossef se glissa hors de son vêtement, le laissa dans ses mains, et sortit en courant. Il avait surmonté l’épreuve. Il avait fui la faute.
une faveur
Yossef sortit en courant, et Zoulé’ha trembla. « Il va le dire à mon mari!», pensa-t-elle. Elle enleva en hâte ses beaux vêtements. Lorsque ses amies revinrent, elles remarquèrent qu’elle était soucieuse et nerveuse. « Qu’as-tu donc? », lui demandèrent-elles. Elle leur expliqua calmement ce qui venait de se passer.
« Il n’y a qu’une manière de s’en sortir, lui conseillèrent ses amies. Dis à ton mari que c’est Yossef qui voulait te séduire afin qu’il le punisse! Dans ce cas, je vais vous demander une faveur, dit Zoule’ha. Rentrez chacune chez vous et dites à vos maris que Yossef a essayé de vous séduire. Cela confirmera mon histoire. » Elles acceptèrent .
Zoulé’ha convoqua alors tous les gens de sa maison et leur raconta que cette crapule de Yossef avait essayé de s’approcher d’elle. Potifar, en rentrant chez lui fut accueilli par un groupe d’hommes de la noblesse tous en train de maudire son esclave Yossef, lui racontant que Yossef s’était conduit de manière indécente envers leurs femmes . Plus tard, Zoulé’ha lui raconta ce que Yossef lui avait fait. Potifàr se mit en rage. « Il doit mourir!, hurla-t-il. Je vais le mettre à mort immédiatement! »
Yossef adressa ses prières à Hashem : «Tu sais que je suis innocent! Ne permets pas que je sois exécuté pour cette fausse accusation! » « Ne le décapite pas, supplia la femme de Potifar. C’est dommage pour tout l’argent que tu as dépensé pour lui. Mets-le plutôt en prison! » La raison pour laquelle elle avait plaidé en sa faveur était son secret espoir de pouvoir encore convaincre Yossef ultérieurement .
Potifàr refusa d’écouter sa femme. « Pour cette chose-là il mérite la mort », dit-il.
Potifàr avait élevé dans sa maison une jeune fille du nom d’Osnat et il la traitait comme sa propre fille. Elle vint calmement chez Potifàr et l’informa : « Je te jure que c’est exactement le contraire qui s’est produit. J’ai moi-même entendu les tentatives de Zoulé’ha pour le séduire jour après jour, et son refus de l’écouter. » Potifàr était perplexe. Il convoqua donc les prêtres d’Égypte pour les consulter et trancher la question.
· Yossef est jeté en prison
Lorsque les prêtres arrivèrent, ils écoutèrent les deux versions des événements. Puis ils ordonnèrent: « Apporte-nous le vêtement que Yossef a laissé dans ses mains; nous allons l’examiner. S’il est déchiré devant, nous saurons que c’était lui le séducteur et qu’elle l’a déchiré en essayant de se libérer. Mais s’il est déchiré derrière, cela signifie qu’il a dû fuir et qu’elle a couru après lui et l’a déchiré. »
Lorsqu’ils examinèrent le vêtement, ils découvrirent qu’il était déchiré dans le dos.
« C’est la version de Yossef qui est la vraie », déclarèrent les prêtres. Potifar annonça à Yossef : « Bien que je sache que tu es innocent, je dois te mettre en prison. Toute la ville parle de cette histoire, et je dois sauver la face, la mienne et celle de ma femme! » « ‘