Généralité : Le Ômer, n’a pas été instauré uniquement pour la mort des 24.000 élèves de Rabbi Âkiva.
A) Pour les Ashkenazim, le demi-deuil qui suit Lag Baômer, n’a pas été instauré uniquement pour commémorer la mort des 24.000 élèves de Rabbi Akiva, mais aussi pour rappeler les Croisades qui ont ouvert une longue période de violences et de cruautés contre les Juifs d’Europe.
La première croisade, dirigée par le pape Urbain II, a eu lieu le 25 Iyar (le 3 mai 1096), un Chabbat au cours duquel furent massacrés les Juifs de Spire, en Allemagne. Le 25 mai, ce sont les Juifs de Worms qui ont été massacrés, toujours en Allemagne : en l’espace de 48 heures, 800 personnes ont été exterminées. Deux jours plus tard, le 27 Iyar 1096, les Juifs de Mayence, en Allemagne encore se sont faits massacrer à coups de lances et de pioches : en l’espace de quatre jours, plus de 10.000 Juifs ont été tués par la bande d’Emicho, Imah Chémo!
La seconde croisade organisée par le pape Eugène III et Bernard de Clairvaux s’est déroulée de 1146 à 1149. Les massacres des Juifs de Cologne, Spire, Mayence et Wurzbourg en Allemagne, Carentan Ramerupt et Sully en France, se sont poursuivis.
La troisième croisade de 1189 à 1192 a eu lieu à Londres, York Norwich, Stamford, et Lynn en Angleterre.
La quatrième croisade, dite des Albigeois, a eu lieu en 1210 dans le Midi de la France. Elle à entraîné des persécutions et des massacres généralisés contre les Juifs, des expulsions massives et des conversions forcées au christianisme.
Cette époque est connue sous le nom de Guézérot TaTaNou, c’est-à-dire « Décrets de l’année hébraïque 4856 pour les régions de France et d’Allemagne.
C’est pourquoi, après tant de barbarie, les Rabbanim Ashkénazes ont instauré la coutume de ne pas se réjouir pendant la période du Omer, car toutes ces tragédies se sont déroulées durant cette période.
De même, les Sages de l’époque ont établi un rite complémentaire pour cette période : celui de réciter la prière de Av HaRahamim (Père miséricordieux), une prière qui a été composée par la communauté de Rachi et celle de Worms.
Dans un premier temps, cette supplication était récitée la veille de Chavouôt parce que la plupart des événements se sont déroulés pendant la Séfirat Haômer, mais plus tard, elle a été instaurée tous les Chabbat.
B) Si les Kabbalistes observent 49 jours de demi-deuil, c’est parce que le grand Maître de la Kabbala, Rabbi Yits’hak Louria z.t.l, le Ari Zal, a développé la coutume de ce mini deuil pendant la période du Omer.
Son objectif n’a pas été de contraindre le Am Israël par une multitude de lois, de permissions et d’interdits. Il a plutôt voulu que nous réalisions que nous sommes en « deuil » parce que nous ne parvenons pas toujours, à nous respecter, nous aimer comme il se doit. Ce demi-deuil a donc pour but de nous rappeler de travailler sur nos Midot, nos traits de caractère, afin d’anéantir ces poisons mortels que sont la haine, l’animosité, la rancune, la jalousie etc, et d’acquérir au plus vite de bonnes vertus pour hâter la venue du Machiah, Amen.
REFERENCES DES HALAKHOT
A) Références : Dans les chroniques de Rabbi Chlomo ben Chimchon z.t.l dans les chroniques de Rabbi Eliezer Ben Nathan z.t.l un des Baalé Hatosfot auteur du Tsafnat Panéah ; Rabbi Ephraïm de Bonn z.t.l dans son ouvrage Séfer Zékhira ; Rabbi Yéhouda Ben Chmouel le Hassid dans son ouvrage Sefer Hassidim pages 1532 et 1662 ; Rabbi David Halévy Ségal z.t.l (le Taz) dans Touré Zahav Oh HaHaïm section Ora’h Haïm Siman 493 Saïf 2 ; Rabbi Yossef HaCohen z.t.l médecin d’Avignon dans les chroniques du Sefer Emekh Habakha ; Rabbi Yaakov Mouline de Mayence et Worms z.t.l dans son responsa le Maharil Minhaguim page 21a ; Rabbi Abraham Gombiner z.t.l dans le Maguen Abraham Siman 493 Saïf Katan 5 et siman 280 saïf Katan 7 ; Rabbi Elazar Ben Yéhouda z.t.l de Mayence dans son séfer Harokéah ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Michna Béroura Siman 493 Saïf Katan 15 ; Rabbi Éliézer Mélamed Chlita dans Péniné Haalakha Halakhot Zmanim OuMinhagué Avélout Siman 2 note 4 ; Rabbi Chlomo Zelmann Grousman Chlita dans son Séfer Sidour Pessah Kéhilkhato Siman 12 Saïfs 1 et 3, Séfer Halahab Siman 7 Saïf 21 ; Rabbi Daniel Sperber z.t.l dans son Séfer Minhagué Israël volume 1 pages 101 et 111 et volume 4 pages 237 à 241 ; Rabbi Simha Rabinovitch z.t.l dans Piské Téchouvot Siman 493 Saïf 43 ; Rabbi Yéhouda Loew Ben Betsalel z.t.l dans le Séfer Maharal dans les Hidouché Hagadot de la Guémara Yébamot 62b.
B) Références : Rabbi Yits’hak Louria Ashkenazi z.t.l dans son Séfer Péri Ets Haïm Chaâr 22 ; Rabbi Haïm Vital z.t.l dans le Chaâr Hakavanot page 1c ; Rabbi Haïm Yossef David Azoulay z.t.l dans son Moré Béétsbâ Ot 221 ; Rabbi Moché Zékhout z.t.l dans Iguérot HaRamaz Siman 2 ; Rabbi Yaâkov Sofer z.t.l dans le Kaf HaHaïm Siman 493 Ots 13, 35 et 37 et dans le Kaf HaHaïm Siman 551 Ot 66 et Siman 493 Ot 19 ; Rabbi Chalom Chaârabi z.t.l dans son Séfer Nahar Chalom page 25 folio 4 ; Rabbi Yéhochouâ Maman dans son Responsa Tévouot Chémech Ora’h Haïm Siman 56 page 108 ; Rabbi Yaâkov Yossef z.t.l dans son Responsa Béîta Ah’ichéna page 308 Siman 493.
Aphorisme de Rabbi Chnéour Zalman z.t.l.
Il est un seul et unique moyen de faire éclater la lumière au sein des ténèbres : le don au pauvre et l’étude de la Torah.