J’espère que vous avez passé un bon Yom Kippour, je suis certain qu’Hachem vous a inscrit dans le Livre de la vie heureuse, Amen.
Gmar Véhatima Tova à tout le peuple d’Israël, Amen
A° Au lendemain de Kippour, on ne récite pas les supplications et ce, jusqu’au 2 ’Héchvan.
B° Et maintenant, si ce n’est déjà fait, il est grand temps de contruire la Souccah !
Mais… pourquoi ?
C° Durant les 40 années au cours desquelles nos ancêtres ont traversé le désert avant d’entrer en Terre Sainte, de miraculeuses « nuées de gloire » les ont entourés et planaient au-dessus d’eux, les protégeant des dangers et des désagréments du désert. Alors, depuis, nous nous remémorons les bontés d’Hachem et nous réaffirmons notre croyance en Sa providence en prenant tous nos repas dans la Souccah et en y «demeurant» durant toute la fête de Souccot : du 15ème jour au 21ème jour du mois hébraïque de Tichri
en Israël et jusqu’au 22ème inclus en diaspora. Pendant Souccot, à l’époque du Temple, on offrait 70 taureaux pour l’expiation des fautes des 70 Nations de la terre. Une manière d’associer l’humanité au jour de Kippour et de Souccot.
D° La Mitsva de la Souccah est exceptionnelle car elle recouvre tout notre corps, comme le Mikvé. Et, pour être cachère, elle doit scrupuleusement respecter un certain nombre de règles. Comme nous l’avons déjà rapporté, c’est une Mitsva de la construire juste après Kippour et chacun s’efforcera d’y participer. Au besoin, on se fera aider pour le faire.
Une condition sine qua non pour que la Souccah soit cachère, c’est qu’elle soit érigée sous la voûte céleste : il faut qu’il n’y ait rien entre le ciel et la Souccah – ni arbre, ni abri, ni toit de quelque sorte que ce soit qui dépasse. Donc, bien sûr, une Souccah que surplombe un plafond n’est pas valable.
E° Et il est très important de respecter un ordre dans sa construction. On doit d’abord dresser les murs et ensuite seulement recouvrir le toit avec le Skhakh. Si on a fait le contraire, la Souccah n’est pas valable : il faudra retirer le Skhakh et recommencer.
F° La Souccah doit être constituée de 3 parois et d’un toit, le Skhakh. Les parois peuvent être en n’importe quel matériau, à condition qu’elles soient suffisamment stables pour résister à un vent normal. Ainsi, il ne faut pas que les murs de la Souccah soient des draps ou des tentures car, même s’il s’agit uniquement d’un léger mouvement, ils se déplaceront avec le vent et ne pourront donc pas être considérés comme parois. Même si l’on tend correctement les draps et qu’on les attache fortement à l’armature, en s’asseyant dans une telle Souccah on n’aura pas accompli la Mitsva de la Souccah, et la Bérakha de LéchevBa-Souccah sera faite en vain (Lévatala). Cela même si certains Poskim autorisent l’utilisation de
draps tant qu’ils ne se déplacent pas de plus de 24 cm de chaque côté sous l’effet du vent. Mais la plupart des décisionnaires l’interdisent.
Par contre, si la Souccah est montée dans une cour où il y a peu de vent et si les draps sont solidement fixés au cadre, alors elle sera valable.
G° Les murs
Il faut évidemment que la Souccah soit assez solide pour résister à un vent de force normale. Puisqu’il s’agit d’une habitation provisoire, on peut la construire sur une charrette, une voiture ou un bateau, à condition, une fois encore, que ses parois et sa toiture résistent au vent. On peut utiliser des panneaux de bois, de contreplaqué, de fibre de verre ou des tissus imperméables bien fixés à un cadre métallique. Il est préférable que la Souccah ait quatre murs complets. Si la Souccah a au moins deux murs et la partie d’un troisième, au minimum de 8 centimètres de large, elle sera cachère.
En fait, les murs de la Souccah peuvent être construits à partir de n’importe quel matériau, mais on n’utilisera pas les branchages d’un arbre fruitier et on évitera les peaux non tannées à cause de l’odeur.
H° On peut très bien utiliser des murs existants, comme ceux de la maison ou du garage pour servir de parois à la Souccah. Une structure déjà existante sans toit ou dont le toit est amovible peut aussi être transformée en Souccah à condition de la recouvrir d’un Skhakh convenable.
Le mieux cependant, c’est que la Souccah ait quatre murs solides (entrée et fenêtres mises à part, évidemment), mais des murs incomplets peuvent être admissibles à condition qu’il y ait moins de 24cm entre le bas des murs et le sol. De même, il peut y avoir des brèches dans les murs tant qu’elles sont inférieures à 24cm. Ainsi, une clôture faite de lattes horizontales ou verticales pourra servir, tant que l’espace entre les lattes est inférieur à 24cm.
Les murs de la Souccah doivent faire 80cm de haut – la hauteur minimale pour y faire tenir une tête, un torse et une petite table! -, sans dépasser 9,6m. L’important, c’est que tous les murs soient bien sous le toit.
I° Une Souccah doit faire au minimum 57cm de long sur 57 de large, mais elle peut être aussi spacieuse qu’on le souhaite.
Le toit, le Skhakh
J° C’est son toit qui fait d’une Souccah. Il doit être réparti bien uniformément, de sorte qu’il n’y ait pas d’espace à découvert sur une longueur de plus de 24cm. Et il doit y avoir assez de Skhakh pour créer de
l’ombre afin que, lorsque le soleil est au zénith, on voit plus d’ombre que de soleil sur le sol de la Souccah.
K° La Souccah doit être recouverte de Skhakh, c’est-à-dire d’une matière végétale brute. On utilise le plus souvent des tiges de bambou liées par des fils de nylon, des branchages de conifères, des roseaux, des tiges de maïs, des tasseaux fins ou des nattes fabriquées spécialement pour le Skhakh.
Attention, des nattes à base de bambou, de paille ou d’une autre matière végétale peuvent être utilisées à condition qu’elles aient été faites pour servir de toiture (et non pour s’y asseoir ou y dormir). Il est interdit d’utiliser du coton, du papier ou du carton produits à partir de résidus de bois puisque la transformation qu’ils ont subie aura modifié leur forme.
L° Pour les matériaux qui servent à couvrir le toit, ils doivent remplir 3 conditions :
1) Ce doit exclusivement être des végétaux : des branches, des feuillages, des planches de bois, … Il n’y aura donc pas de minéraux (ni métal, ni pierres, …) ni d’éléments du vivant (des peaux, des os…)
2) Les matériaux utilisés sont détachés de la terre – ce qui exclut les branches attachées aux arbres.
3) Ils ne doivent pas avoir reçu d’impuretés – ce qui exclut les aliments ou des ustensiles en bois, par exemple.
Tout ce qui soutient directement le Skhakh doit être fabriqué à partir de matériaux admissibles pour le Skhakh. Ainsi, s’il est directement posé sur les murs de la Souccah et que ces murs ne sont pas en bois, il faudra placer des lattes de bois entre les murs et le Skhakh. Pour les grandes Souccot dans lesquelles des poutres de soutien sont nécessaires, elles seront en bois ou en bambou et non en métal. Le Skhakh ne doit pas non plus être attaché avec du fil de fer ou maintenu par un quelconque objet métallique.
M° On n’utilisera pas les branchages d’un arbre fruitier, car la Torah a interdit de les détruire. On utilisera uniquement des arbres à feuillage. Par contre, si l’on trouve des branches d’arbres fruitiers déjà coupées, on pourra les utiliser.
N° Si les branchages qui constituent le toit de la Souccah sont si épais qu’une pluie abondante ne pourrait les traverser, on les évitera. À moins de ne vraiment pas avoir le choix.
O° Pour accomplir la Mitsva, il faut refaire le Skhakh chaque année, même si on garde les murs tels quels tout au long de l’année.
La décoration
Entrer dans la Souccah c’est comme entrer dans la chambre du roi. Le verset dit dans Chir HaChirim (chapitre 1 verset 4) : “Le roi m’a conduite dans ses appartements, en Toi nous cherchons la joie et
l’allégresse”. Rachi explique que malgré l’exil, le fait d’être attaché à Dieu procure aux Béné Israël joie et allégresse.
P° Alors c’est une Mitsva de décorer la Souccah pour qu’elle soit belle. Les fruits ou les légumes qu’on y suspendra seront là pour le plaisir des yeux et ne pourront pas être consommés pendant Souccot, du fait qu’ils appartiennent à la Mitsva. Ils pourront l’être après la fête.
P°°° Il est de coutume, dans la plupart des communautés, de manger sous la Souccah le jour de Chemini Atséret – « le 8ème jour » suivant le septième jour de Souccot –, mais sans réciter la bénédiction sur la Souccah.
Q° Puisque la souka est une habitation provisoire, elle est dispensée de mézouza
R° Même si, à la fin de la fête, on a le droit de jeter le Skhakh et le Loulav, on veillera à ne pas se conduire avec mépris à leur égard et on ne les laisserapas dans un endroit où ils risqueraient d’être piétinés, Hassvé Chalom. De même, on ne jettera pas l’Étrog : on distribuera le petit embout, le Pitom ou on fera de la confiture de cédrat : c’est une Ségoula pour les femmes stériles.
S° Certains ont même pour coutume d’embrasser la Souccah au moment de s’en séparer, à la fin de Hocha’na Rabba. Ils récitent des prières de séparation qu’on trouve dans les livres de prière.
LES REFERENCES DES HALAKHOT
A° Références : Michna de Taânit ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans Choul’han Aroukh Siman 131 Siman 7 ; Rabbi Chlomo Ben Yits’hak (Rachi) z.t.l dans le Sefer Hapardes page 42a ; Rabbi Chimôn ben Tsémah’ Doukhan z.t.l dans le Séfer Tachbets Siman 139 ; Rabbi Hizkiya DiSilva z.t.l dans le Péri Hadach Siman 131 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans H’azon Ovadia volume sur Souccot page 487.
B° Références : Rabbi Moché Isserlas dans le Choul’han Aroukh, Ora’h Haïm Siman 624 Siman 1 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans le Michna Béroura Siman 624 Saïf Katan 15.
C° Références : Séfer vayikra chapitre 23 versets 42 et 43 ; Guémara Souka page 11, Vayikra chapitre 23 verset 42, Guémara Chabbat 133b ; Rabbi Moché Isserlas dans le Choul’han Aroukh Siman 62 Saïf 1 ; Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l. dans son Séfer Kaf HaHaïm sur le Choul’han Âroukh Siman 62 Saïf Katan 11 ; Séfer Hahinoukh auteur inconnu on suppose que c’est Rabbi Aharon Halévy z.t.l de Barcelone siman 345 ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Tour section Ora’h Haïm Siman 625 ; Rabbi Chmouël Ben Méïr z.t.l dans le Rachbam sur Vayikra chapitre 23.
D° Références : Traité Chabbat page 133b, Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Âroukh section Ora’h Haïm Siman 630 ; Rabbi Moché Isserlas z.t.l dans le Rama du Choul’han Âroukh section Ora’h Haïm Siman 621 saïf 1 ; Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l. dans son Séfer Kaf HaHaïm sur le Choul’han Âroukh siman 11.
E° Références : Rabbi Moché Isserlas dans le Choulhan Aroukh siman 635 ; Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf Hahaïm siman 635 saïf Katan 17.
F° Références : Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans son Responsa Yéhavé Daât volume 1 et 3 Siman 46 et Yéhavé daat volume 3 siman 46 ; Rabbi Yitshak Yossef chlita dans le Yalkout Yossef volume 5 pages 118 et 119 ; Rabbi Shlomo Zalman Oyrbakh z.t.l ; Rabbi Yossef Haïm Zonelfeld z.t.l ; Rabbi Moshé Feinchtein z.t.l ; Rabbi Yossef Rafael Hazan z.t.l dans son Responsa Hikré Lev Orah Haïm Siman 125.
G° Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l. Choul’han ‘Aroukh siman 628 saïf 2 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Cha’ar Hatsioun saif Katan 11 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans son Responsa Yéhavé Daât volume 5 Siman 46 ; Rabbi Moché Stern z.t.l dans le responsa Beer Moché volume 5 Siman 133.
H° Références : Rabbi Yossef Karo et Rabbi Moché Isserlas z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 630 Saïf 1 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Biour Halakha dans le même Siman.
I° Références : Guémara Souccah page 2a ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 634 Saïf 1 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Michna Béroura siman 634 saïf Katan 1 ; Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf Hahaïm Saïf 2 .
J° Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choul’han ‘Aroukh siman 631 saïf 3 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Yéhavé Daât volume I Siman 63 ; Rabbi Moché Feinstein z.t.l dans son Responsa Iguérot Moché volume 4 Siman 122.
K° Références : Talmud de Jérusalem, Rambam ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han ‘Aroukh et Rama siman 629 siman 6 ; Rabbi Israël HaCohen z.t.l dans Michna Beroura siman 629 saïf 13 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans Yéhavé Daât volume I Siman 64 ; Rabbi Éliézer Yéhouda Waldenberg z.t.l dans son Responsa Tsits Eliezer volume 10 Siman 29.
L° Références : Rabbi Yossef Karo Siman 629 Saïfs 1 et 2 ; Rabbi Chémouel Halévy Wosner z.t.l dans le Responsa Chévèt Halévy volume 3 Siman 95 ; Rabbi Yits’hak Yaâkov Weiss z.t.l dans son Responsa Minhat Yitzhak volume I Siman 82 ; Rabbi Chlomo Zelmann Oyrbakh z.t.l dans son Responsa Min’hat Chlomo Siman 22.
M° Références : Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l dans Yéhavé Daât volume 5 Siman 46 ; Rabbi Moché Stern z.t.l dans son Séfer Béer Moché volume 5 siman 133.
N° Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 631 Saïf 3 ; Rabbi Moché Isserlas z.t.l Siman 626 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Michna Béroura Saïf 6 ; Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf Hahaïm Saïf 10.
O° Références : Rabbi Yossef Karo Siman 629 Saïfs 1 et 2 ; Rabbi Chémouel Halévy Wosner z.t.l dans le Responsa Chévèt Halévy volume 3 Siman 95 ; Rabbi Yits’hak Yaâkov Weiss z.t.l dans son Responsa Minhat Yitzhak volume I Siman 82 ; Rabbi Chlomo Zelmann Oyrbakh z.t.l dans son Responsa Min’hat Chlomo Siman 22.
P° Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l et Rabbi Moché Isserlas z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 638.
P°°° Références : Guémara Souccah page 47a ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh siman 668 saïf 1 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans Yéhavé Daât volume I Siman 63 ; Rabbi Moché Feinstein z.t.l dans son Responsa Iguérot Moché volume 4 Siman 122.
Q° Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han ‘Aroukh section Yoré Déa Siman 286 saïf 11.
R° Références : Guémara Méguila 26b ; Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 664 Saïf 8 ; Rabbi Abraham Gombiner z.t.l dans Maguen Abraham Siman 638 ; Rabbi Haïm David Azoulay z.t.l dans Birké Yossef Siman 21 ; Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans Hazon Ovadia volume sur Souccot page 449 ; Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans le Kaf Hahaïm Siman 664 Ot 60 ; Rabbi Yits’hak Chapira dans Élef Hamaguen Siman 660 Ot 6 ; Rabbi Chalom Chkéna Tsherniak dans son Séfer Haïm Oubrakha Siman 228 ; Rabbi Haïm David Halévy z.t.l dans Mékor Haïm Siman 664 ; Rabbi Chabtaï Livchits z.t.l dans le Séfer Ségoulot Israël.
S° Références : Rabbi Orowitz z.t.l, le Chlah Hakadoch dans le Chné Lou’hot Habrit ; Rabbi Israël Méïr Hacohen z.t.l. dans Michna Béroura siman 477 saïf Katan 5 ; Rabbi Moché Isserlas dans le Rama siman 667 saïf 1.
Aphorisme du Hafets Haïm
La mission pour laquelle nous avons été créés doit être accomplie par l’homme et non par Hachem, par l’homme et non par les anges.
TIZKOU LECHANIM RABOT NEIMOT VETOVOT