Le Jeûne des premiers-nés :
En reconnaissance pour avoir été épargnés pendant la plaie d’Égypte, les premiers-nés juifs jeûnent le 14 Nissan. En règle générale le Rabbin organise après l’office du matin un Siyoum Massekhet (l’achèvement de l’étude d’un traité du Talmud) à l’issue duquel les participants sont autorisés à rompre le jeûne, à condition d’avoir écouté le Siyoum.
a) Si le premier-né a moins de 13 ans, son père jeûnera à sa place.
b) L’usage est que les filles aînées ne jeûnent pas.
c) Dispense de jeûne : La participation effective à une Séoudat Mitsva (un repas en l’honneur d’une cérémonie religieuse) dispense du jeûne.
Références Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Âroukh section Ora’h Haïm Siman 470 ; Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l dans son Hazon Ovadia Halakhot des premiers né Ot 3.
LE RACHAT DES PREMIERS-NÉS (Pidyon HaBen)
À l’origine, tout premier-né était consacré à la prêtrise, c’est pourquoi son père devra le racheter au Cohen 30 jours après sa naissance. Si la mère a fait une fausse-couche, il n’y aura pas de Mitsva de
rachat. Si le père se désiste de son obligation, ce sera au premier-né lui-même de se racheter lorsqu’il grandira.
Le rachat se fera contre le versement à un Cohen de cinq pièces d’argent d’une valeur d’un Séla chacune (ce qui fait en tout 96 grammes d’argent pur) ou de son équivalent en argent liquide, mais
pas contre un objet ni un bienimmobilier.
Si le Cohen souhaite rendre son argent au père après le rachat, il le pourra, à condition que le père ne s’y soit pas attendu en versant son dû.
La question du ‘Hida : Pourquoi seuls les garçons sont astreints au Pidyon haBen ?
1ère raison :
Le ‘Hida apporte une raison du Rav Eliezer Karka z.t.l dans son livre Maassé Rokéah, où il pose la question suivante : Pourquoi fait-on la Mitsva de Pidiyon Haben pour les garçons et pas pour les filles ?
Lorsque les enfants d’Israël ont aspergé les linteaux de leurs portes du sang du sacrifice de Pessah, ils ont préservé leurs premiers-nés de la dixième plaie d’Égypte : la mort des premiers-nés. Mais puisque les premières nées égyptiennes ont-elles aussi été frappées par la dernière plaie, pourquoi n’accomplissons-nous pas la Mitsva du rachat, pour nos filles ?
Le Rav Eliezer Karka z.t.l répond que l’attribut de justice divine résidait sur la tête des garçons mais pas sur celles des filles, car ces dernières étaient préservées par le mérite des femmes juives grâce auxquelles nous sommes sortis d’Égypte. Donc pas besoin de rachat pour elles.
2ème raison :
Le ‘Hida rapporte une autre raison de Rabbi Yehonatan Hifchits z.t.l, dans son livre Yaharot Dvach : Les premiers-nés ont un mauvais penchant plus fort que les autres (on sait que leur âme possède quelque chose de plus que leurs frères et leurs sœurs et c’est d’ailleurs pourquoi l’obligation d’honorer ses parents inclut également le frère aîné). La Mitsva du rachat vient atténuer ce mauvais penchant.
3ème raison :
Le Séfer Haflia explique qu’on fait le rachat des premiers nés pour éviter qu’ils ne reviennent plusieurs fois en réincarnation. A l’origine, les premiers nés devaient servir au Temple. Quand ils ont
commis la faute du Veau d’or, ils ont perdu ce mérite et Hachem les a remplacés par les Cohanim qui n’avaient pas participé à cette faute. La réparation des premiers-nés consiste donc à les faire revenir une nouvelle fois dans ce monde pour servir au Temple car ils ont ce potentiel en eux, ils appartiennent à D-ieu et pas à leur famille. En les rachetant ensuite à un Cohen, on leur enlève cette sanctification et on les acquitte de leur devoir. Alors si cette Mitsva est effectuée, le premier-né aura accompli sa mission et n’aura plus besoin de se réincarner à cause de cette faute originelle.
On comprend le Ari zal z.t.l quand il dit que la majorité des femmes ne reviennent pas en réincarnation car, puisqu’elles n’étaient pas astreintes au service du Temple, elles n’ont pas cette réparation à accomplir. Ce sont les garçons qui reviennent en Guilgoul qui ont besoin d’être rachetés.
Aphorisme de Rabbi Ytshak Besançon Chlita
Quand cette perle (notre âme) est tombée dans des « épluchures », sachez que l’esprit trop critique qui nous sert à nous juger n’est pas le bon.