La Matsa faite à la machine pour le Seder :
Il est mentionné dans la Torah «Ouchmartém èt Hamatsot» «vous garderez vos Matsot» nous apprend que les Matsot doivent être préparées Léchém Mitsva, en pensant à la Mitsva, mais le problème c’est que la machine ne pense pas.
La Matsa faite machine, vit le jour pour la première fois, en Allemagne, il y a de cela 183 ans. En 1838, un Juif alsacien de Ribeauvillé, Isaac Singer, invente la première machine à matsa, Il ne s’agissait pas encore d’une machine électrique.
Cette avancée permet de la sorte d’augmenter l’offre en matsa, et entraîne par là une réduction du prix de la denrée, plus abordable pour les nécessiteux, puisque sollicitant moins de main d’œuvre.
Une grande controverse opposa les décisionnaires.
Les Rabbanim rapportent 8 points essentiels qui confirment cette interdiction :
1) De peur que, dans la farine un grain de blé n’est pas été totalement écrasé. En effet, en pétrissant et en travaillant la pâte à la main, on peut sentir ce grain de blé sous nos doigts.
2) De peur que quelques grains de farines se collent entre eux, et que l’eau ne puisse passer (la machine ne fait pas attention à cela). Par la suite, cette farine peut devenir Hamets.
3) De peur que la machine chauffe et que la pâte devienne Hamets à cause de la chaleur.
4) Dans ces machines, il y a des chaines ainsi que des rouleaux, sur lesquelles peut se déposer de la pâte. Même s’ils sont nettoyés, il est certain qu’il doit y rester même une particule qui a pu fermenter, plus de 18 minutes.
5) Il se peut que la machine ait propagé de la farine sur les Matsot, qui peut devenir Hamets. Il en sera de même pour de la farine qui se propage sur le sol. Il se peut qu’une Matsa soit tombée, et que la farine se soit collée dessus.
Aujourd’hui ce problème n’entre plus tellement en ligne de compte, pour deux raisons :
- Par hygiène, toute Matsa qui tombe par terre est jetée,
- aujourd’hui le travail se fait dans deux pièces différentes : la pièce pour la farine et la seconde pour la cuisson des Matsot. Mis à part cela, la farine passe par un tuyau.
6) si les machines remplaçaient l’homme, la main d’œuvre sera moins demandée et donc, c’est retirer la Parnassa à des milliers de personnes.
7) pour ne pas déraciner la coutume de travailler la Matsa de ses propres mains.
Références : Admour de Misokhotchov, Rabbi Raphaël Rubenstein z.t.l dans son Responsa Avné Nézér section Orah Haïm Siman 537, Rabbi Chlomo Klouger z.t.l dans Modaa léBeth Israel, Rabbi Haïm de Tsantz z.t.l.dans la Haggada Mibeth Lévi du Rav de Brisk page 9, Rabbi Tsiyon Aba chaoul z.t.l dans son responsa Or Létsion, volume 3 chapitre 11 question 6, Admour de Gour z.t.l auteur des livres Hidoushé Harim, Rabbi Mordekhaï Itinga z.t.l, voir traité Sanhédrin page 74a de ne pas abolir les coutumes.
En 1859, cette machine à Matsot soulève une controverse très vive et importante, à partir de l’année 1863, cette machine arriva en Turquie, dans la ville de Izmir. Rabbi Haïm Hizkiyahou Médini z.t.l fut agréablement surpris et autorisa ce genre de fabrication et pensant qu’au contraire, ce genre de Matsot est encore mieux au niveau Halakhique. De nos jours, toutes les problématiques énoncées plus haut, n’existent plus, car il s’agit d’une machine électrique qui travaille très rapidement.
Par contre, au moment où la personne appuie sur le bouton de la machine, elle dira, Léchém Mitsva Matsa.
Références : Rabbi Aharon Halévi z.t.l, Rabbi Abraham Chmouël Binyamin Sofer z.t.l dans son responsa Ktav Sofer Orah Haim Siman 2, Rabbi Haïm Hizkiyahou Médini z.t.l dans son Responsa Sdé Hémed, Rabbi Tsvi Pessah Frank z.t.l dans son responsa Mikrahé Kodesh Halakhot Pessah Volume 2 Siman 3, Rabbi Yossef Chaoul HaLévy Nétanzon z.t.l dans son Responsa Choël Ouméchiv, Rabbi Chemouël de Salant z.t.l président du tribunal rabbinique de Jérusalem, Rabbi Yaâkov Etlinguer z.t.l dans le Âroukh Léner, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans son responsa Yéhavé Daat volume 1 Siman 14, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans son Yalkout Yossef pages 379, 380, et 401 [édition 5748], Rabbi Tsvi Yehouda Kook z.t.l, Rabbi Chalom Messas z.t.l, Rabbi Chaoul Israëli z.t.l, Voir Rabbi Simha Rabinovitch z.t.l dans son responsa Piské Téchouvot chapitre 460, et d’autres encore….
Conclusion :
Pour le Séder, à priori, si l’on peut se procurer des Matsot faites à la main Méhoudarot, c’est beaucoup mieux. Si l’on n’a pas réussi à s’en procurer, on peut s’acquitter a posteriori (bediaavad) de la Mitsva le soir du Séder avec des Matsot (chmourot) faites à la machine.
Aphorismes des Juges : Chap 20, verset 16 :
Chaque guerrier pouvait viser un cheveu sans le manquer, le mot H’et, signifie à la fois, manquer la cible et fauter, pécher, c’est manquer la cible !!!