🕯 Rabbi Yoël Teitelbaum ben Rabbi Hanania Yom Tov Lipa z.t.l,de Sighet, Admour de Satmar, né en 1888, décédé en 1979. Un descendant du Yisma’h Moché (le Rav Moché Teitelbaum de Ujhel z.t.l), auteur du responsa Divré Yoël du Vayoel Moché, Divré Yoël sur la Torah et les fêtes.
On raconte qu’une fois, les responsables de la communauté de Williamsburg organiserent, en l’honneur du Rabbi de Satmar, le Divré Yoël, un Chabbat pour qu’il y rencontre les fidèles.
Ils y investirent des sommes considérables et beaucoup d’efforts. Des milliers de ‘Hassidim affluèrent le soir de Chabbat pour se joindre au Rabbi pendant l’office et participer ensuite au « Tish » qui avait été préparé. Cependant, le Rabbi ne vint finalement pas s’asseoir à cette table après la prière. Car, la Rabbanite lui avait demandé d’être présent à la Souda de Chabbat en famille. A l’issue de ce jour, un de ses proches, Rabbi Yosse’l Ashkenazi, lui demanda le coeur lourd s’il fallait constamment suivre les décisions de la Rabbanite, la communauté était tellement démenée en son honneur, pour que, finalement, le Rabbi ne vienne pas.
« Mes pères m’ont transmis, répondit-il, qu’en matière de Chalom Bait [la paix du foyer] celui qui fait des concessions est le véritable gagnant… »
Une fois, le médecin prescrivit au Rabbi de Satmar, en raison de son état de faiblesse, d’éviter de participer au « Tish » traditionnel du Chabbat (ce jour-là était un vendredi). La Rabbanite, qui craignait également pour sa santé, soutint les paroles du médecin. Néanmoins, le Rabbi déclara qu’il y prendrait part le soir même, comme de coutume. La Rabbanite décida alors de « passer à l’action » : sachant que le Rabbi tenait scrupuleusement à manger le repas de Chabbat à proximité des bougies, elle les alluma à l’intérieur de la maison et non à la synagogue, comme elle le faisait d’habitude. Cela, pensait-elle, forcerait le Rav à rester à la maison pour faire le Kidouch et manger.
Le soir venu, lorsque le Rabbi s’apprêta à sortir de chez lui pour aller prendre part au « Tish », la Rabbanite l’interpella: « Où va le Rav? J’ai allumé les bougies à la maison. » Aussitôt, il s’arrêta sur le pas de la porte quelques instants, calmement et silencieusement, puis il dit : « Grâce à D. j’ai réussi dans ma mission!
De quoi le Rav veut-il parler ?, lui demanda la Rabbanite.
J’ai été préservé : je ne me suis pas mis en colère, et je n’ai même pas eu le moindre ressentiment ! »