La paracha Kora’h contient 5 commandement positifs et 4 interdictions.
1) Garde du sanctuaire.
2) Rachat du premier-né de l’homme.
3) Service des lévïm dans le sanctuaire.
4) Prélèvement de la première dîme.
5) Prélèvement de la dîme de la dîme par les lévïm.
1) Interdiction aux Kohanim de faire le service des lévïm et aux lévïm de faire celui des Kohanim.
2) Interdiction à tout profane de faire le service au temple.
3) Ne pas négliger la garde autour su sanctuaire.
4) Interdiction de racheter le premier-né d’un animal pur.
Le Midrache cité par Rachi, rapporte :
«Que fit Korah? Il rassembla 250 chefs de Sanhédrin, pour la plupart de la tribu de Lévi. Il les revêtit d’habits entièrement confectionnés de laine d’azur, , ils se rendirent auprès de Moché et lui demandèrent :
«Est-ce qu’un vêtement entièrement de laine d’azur est soumis au commandement des Tsitsit, (franges), ou en est-il dispensé ?
Il leur répondit qu’il y est soumis. Sur ce, ils commencèrent à se moquer de lui: Est-il possible qu’un habit fait d’une étoffe différente soit rendu conforme par un seul fil d’azur et que celui-ci composé entièrement de laine d’azur ne se rende pas conforme de lui-même?»
Le midrache poursuit :
«Une chambre pleine de Sifré Tora, (rouleaux de Tora), est-elle soumise au commandement de la Mézouza ? Lorsque Moché répond par l’affirmative, Korah choisit de le ridiculiser. Comment toute la Tora qui compte 613 commandements et 278 paragraphes, n’est pas en règle, et seulement 2 paragraphes inscrit dans la Mézouza suffisent pour mettre la maison en règle ? Jamais de telles instructions ne t’ont été données par Achem. Tu les as inventées de toutes pièces. »
Mais penchons-nous de plus près sur cet épisode. Dans son commentaire sur la Tora Rabénou Behayé Ben Acher, explique que cette argumentation fait directement allusion au peuple d’Israël, comparé à un châle azuré ou à une maison pleine de livres saints. Or Korah reste justement surpris: si c’est bel et bien l’état actuel du peuple pendant la traversée du désert, pourquoi donc aurait-il besoin d’un leader comme Moïse à sa tête ? C’est pourquoi Korah a habilement choisi de brandir le drapeau le plus prisé par les foules: celui de l’égalité. Comme l’explique Nahmanide, il voulait récupérer la prêtrise et la confier à sa famille
Son objectif est de dénigrer l’origine divine de la Thora.
De même, il faut savoir distinguer, à l’intérieur de notre peuple, entre l’homme de vertu et de sainteté, et celui qui est attiré par des instincts matériels et égoïstes.
Après qu’Achem ait décrété que cette génération ne rentrerait pas en terre d’Israël mais qu’elle devrait rester dans le désert, Kora’h fut le premier a proposer une reforme. Il se présenta sous le visage de quelqu’un de rationnel et bien intentionné.
Mais en vérité, c’etait un désir de pouvoir qui motivait Korah: sa jalousie vis-à-vis de Moché et Aharon l’a poussé a médire Dieu
La sidra, relate principalement la révolte de Korah, Datane et Aviram auxquels s’ajoutent 250 chefs de Sanhédrin contre Moché et Aharon. Cette révolte coûte la vie à 14.700 âmes dont plusieurs vies innocentes.
A la suite de la révolte de Korah, dont l’un des arguments essentiels était l’égalité de tous, la Torah vient nous rappeler qu’en fait de prérogatives, les Cohanim et les Lévites avaient surtout des devoirs et des responsabilités ; les droits n’étaient pas un privilège, mais un moyen pour l’accomplissement de leurs devoirs, à savoir la garde du sanctuaire et des objets sacrés.
REMISE EN CAUSE FONDAMENTALE
C’est là que réside tout le problème pour Korah. Celui-ci était excessivement riche et intelligent. Il lui manquait le pouvoir, alors il fomente la révolte
De plus, il a été enseigné dans les maximes de nos Pères qu’ « une personne doit connaître sa place » et c’est l’un des 48 principes que la Torah nous transmet. Réciproquement, une personne qui ne connaît pas sa place se manifeste par sa recherche de ce qui ne lui revient pas, elle ne l’atteindra pas et elle perdra ce qu’elle a déjà.
Nos Sages posent à ce fait la question: pourquoi s’il était si intelligent, croyait-il avoir un intérêt à rivaliser avec Moché Rabénou?
Kora’h était intelligent, mais……. pas assez sage pour connaître sa place.
Si Kora’h a été si sévèrement puni, c’est pour montrer aux générations futures que le judaïsme ne peut vivre et se perpétuer que dans la mesure où l’autorité religieuse est respectée. Toute innovation, même si elle plait aux fidèles, si elle est contraire à la Halakha ou si elle édulcore cette Halakha finit par conduire à la désagrégation du peuple juif.
Paroles de nos sages
« R. Pappa a dit: Un homme ne doit pas juger la cause de quelqu’un qui lui est cher, ni celle de son ennemi. Car on ne voit pas les torts de ceux que l’on aime, pas plus que l’on voit les mérites de ceux que l’on hait » (Ketoubot 105a)
Haftara
Chmouël (Samuel) XI,14 – XII,22
A l’époque de Moché comme à celle du prophète Chmouël (Samuel), il y eut des mécontents qui, sans raison valable, contestèrent le pouvoir légitimement établi. Cette contestation devait ainsi aboutir à l’établissement de la royauté. En effet, la Torah précise que le roi doit être un homme fidèlement attaché aux prescriptions religieuses, car il est le premier serviteur de cette Loi. Pour les contemporains de Chmouël, il s’agissait au contraire de nommer un roi » comme les autres nations « . Chaoul (Saül) est donc accepté et reconnu par tous.
La Tradition nous apprend que Chmouël est un descendant de Kora’h ( I Chron. VI 21).