Peut-on brancher la plaque chauffante après l’heure de l’allumage de Chabbat ?
A) Si elle se souvient qu’après l’entrée de Chabbat, quelques minutes avant le coucher du soleil, qu’elle a oublié de brancher la plaque chauffante, la maîtresse de maison pourra le faire elle-même. Mais si elle a déjà reçu le Chabbat par l’allumage, c’est son mari, l’un de ses enfants ou une autre personne qui le feront à sa place.
B) Après le coucher du soleil et tant qu’on sera encore dans le laps de temps du Ben Hachmachot (ce délai de 13,5 minutes après le coucher du soleil qui permet l’accomplissement d’une Mitsva ou de faire face à une grande nécessité), il sera permis de demander à un non-Juif de brancher la plaque chauffante.
C) Après ce laps de temps du Ben Hachmachot, certains décisionnaires permettent encore de demander au non-Juif de brancher la plaque de manière inhabituelle, par un Chinouï, par exemple avec son coude.
Et si le non-Juif a branché la plaque normalement, on pourra s’en servir car il aura procédé ainsi pour se faciliter la tâche.
D) Mais ce recours à l’aide d’un non-Juif ne sera possible que tant que la communauté n’aura pas encore dit Boï Kala dans Lékha Dodi ou Mizmor Chir Léyom HaChabbat. Car si la communauté l’a déjà dit, elle reçoit sur elle le Chabbat et chacun de ses membres étant entrainé par elle, il sera trop tard pour qu’il demande à un non-Juif de l’aider.
E) D’autres décisionnaires sont plus stricts : ils interdisent absolument de s’adresser à un non-Juif après ben Hachmachot pour qu’il branche la plaque chauffante.
Selon ces Sages, bien que le Choul’han Âroukh (Siman 307 saïf 5) permette de demander à un non-Juif de faire un travail interdit (dérabanane) pour accomplir une Mitsva ou par grande nécessité, le branchement d’une plaque chauffante qui a des résistances enfreint un interdit d’ordre Toraïque. Outre le problème de Boné, puisqu’une plaque consomme de l’électricité pendant Chabbat. Et également, puisqu’il se peut que tous les aliments ne soient pas entièrement cuits, on prend le risque de contrevenir à l’interdit de la cuisson (Bichoul) qui lui aussi est d’ordre Toraïque.
REFERENCES DES HALAKHOT
A) et B) Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Âroukh Siman 261 saïf 1 et au Siman 307 saïf 5 ; Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans le Michna Béroura Siman 261 saïf Katan 28.
C) Références : Rabbi Yéochouâ Yéchaâya Neuwibirth z.t.l dans Chémirat Chabbat nouvelle édition Siman 30 note 49 au nom de Rav Chlomo Zalman Auerbach z.t.l ; Rabbi Israël David Harpenes Chlita dans volume 5 page 41 ; Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l dans ‘Hazon Ôvadia volume 3 page 257.
D) Références : Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans le Michna Béroura Siman 261 saïf Katan 28.
E) Références : Rabbi Chalom Élyachiv z.t.l rapporté dans Or’hot Chabbat volume 2 page 496.
Aphorisme de nos Sages
L’homme vient au monde les mains closes et le quitte les mains ouvertes.