LES USAGES DE LA FÊTE DE TOU-BICHVAT
On trouve mention pour la première fois de Tou-Bichevat, dans la première Michna du traité de Roch Hachana : « Quatre dates marquent le commencement de l’année… Pour l’école de Shamaï, le nouvel an des arbres est le premier jour du mois de Chevat, tandis qu’Hillel et ses disciples considèrent que l’année des arbres commence le quinze du mois de Chevat. »
Or, c’est seulement à l’époque du Rabbin Haï Gaon (933-1038) que la Halakha fut fixée selon les enseignements de Hillel. La date du nouvel an des arbres avait donné lieu auparavant à bien des hésitations : Rabbi Akiba proposait par exemple de résoudre le problème en instituant les deux dates, le premier et le quinze du mois de Chevat.
Les hésitations des Sages provenaient en fait de considérations différentes sur la nature, et sur les variations saisonnières et climatiques d’Erets Israël, en particulier pour fixer les « dates limites »: « Jusqu’au nouvel an des arbres, les arbres vivent des pluies de l’année précédente, après le nouvel an, ils vivent des pluies de la nouvelle année. »
Références : Talmud de Jérusalem, Traité de Roch Hachana 1, 2.
Une fête de la nature
Ce rappel des origines nous aide à nous souvenir que Tou-Bichevat est avant tout une fête de la nature, la fête du renouveau des arbres, ce moment de l’année où apparaissent les bourgeons qui donneront les fleurs puis les fruits, une fête qui nous rappelle les liens éternels qui existent entre le peuple juif et la terre d’Israël.
Ce jour est essentiel pour déterminer les Troumot et les Maasserot que l’on prélève sur les fruits des arbres, en particulier, lorsque le peuple juif vit en terre d’Israël.
Références : Rabbi Moché ben Maïmon z.t.l. dans le Rambam Yad Ha’Hazaka, Traité de Zeraïm, loi des Troumot, chapitre 5 Halakha 11.
Halakha n°2
Et la Halakha a établi que le jour de Tou-Bichevat, il est interdit de jeûner et de prononcer une oraison funèbre. De plus, certains enseignent à leurs enfants, 15 chapitres du Livre des Psaumes pour qu’ils les chantent à la table familiale.
Le HaAri HaKadoch (Rabbi Yitzhak Louria z.t.l.)
Au 16ème siècle, à l’époque où le mouvement de la Kabbale, mené par le HaAri HaKadoch (Rabbi Yitzhak Louria z.t.l.), à Safed, était en pleine force, ses adeptes instituèrent l’usage de manger des fruits à Tou-Bichevat comme symbole de la participation des hommes à la joie des arbres. En mangeant des fruits de la terre d’Israël, l’homme s’identifie avec cette terre.
Cet usage, qui s’est répandu dans toutes les communautés de la diaspora, est un signe supplémentaire des liens étroits qui existent entre le peuple juif où qu’il soit et la terre d’Israël.
Certains consomment quinze espèces de fruits, d’autres ne mangent que des fruits de sept espèces, mais ce sont précisément les fruits par lesquels la terre d’Israël est glorifiée. Et nombreux sont ceux qui servent à leur table jusqu’à cinquante, voir même cent sortes de fruits, frais, secs, cuits et confits. Tous, cependant, consomment en premier les fruits des sept espèces qui caractérisent Israël et prononcent la bénédiction correspondante. Et ils consomment ces sept espèces selon l’ordre énoncé dans le verset, en commençant par le froment, grillé, cuit ou moulu et torréfié.
Références : Rabbi Haïm Falaggi z.t.l. dans Moëd Lekol Haï volume 9 page 654b.