YOM HAÂTSMAOUT
Le Hallel est constitué des psaumes 113 à 118, récités comme louange ou reconnaissance lors de certaines fêtes. Il y a 2 sortes de Hallel :
a)Le Hallel complet, que l’on récite avec bénédiction pour toutes les opinions.
b)Le Hallel partiel, où les avis sont partagés, certains le récitent avec bénédiction et d’autres sans bénédiction.
Pour la fête de Yom Haâtsmaout, jour de l’Indépendance d’Israël, habituellement le 5 Iyar, concernant le Hallel, les avis sont aussi partagés.
Certains pensent qu’il est un devoir de dire le Hallel ce jour là, et selon eux, il faut même réciter la Bérakha, comme pour les jours de Hannouka.
Références : Hassidour Ha’hadach véhachalem létfiloth Harav Tzvi Yéhouda Hacohen Kook z.t.l, page 114, Chééloth outchouvot Chéilat Chélomo Harav Chlomo Aviner Chlita, VI, 70, Sidour Beit Meloukha.
c) D’autres pensent que chacun a le droit de dire le Hallel afin de remercier et de glorifier Hachem pour les Miracles qu’Il a réalisé lors de la création de l’Etat d’Israël mais sans bénédiction. C’est ainsi que tranchent également tous ceux qui ont présidés le Grand Rabbinat d’Israël et qui sont cités ci-dessous.
Références : Les Guédolé Israël, sages d’Israël de l’époque (1948) Le Grand Rabbinat d’Israël sous la direction des Grands Rabbins : Rabbi Ben Tsion Meïr Haï Ouziel z.t.l, Rav Its’hak Herzog z.t.l, Rav Chlomo Goren z.t.l, Rabbi Tsvi Pessa’h Franck z.t.l, Rabbi Réouven Kats, Rabbi Ovadia Hadaya, Rabbi Yâakov Adess z.t.l, Rav Ôvadia Yossef z.t.l avaient institués la lecture du Hallel sans Berakha, Rav Rahamim Mezouz Roch Yechiva Kissé Rahamim, voir également le Choulhan Aroukh Orah Haim 218/2 et le Kaf Hahaïm chapitre 218 Note 7.
Nous avons jugé utile de diffuser la position de Rav Ovadia Yossef z.t.l, sur le Yom Haâtsmaout.
Notre Maître le Rav Ovadia Yossef z.t.l, fut consulté sur cette question, et conclut que concrètement :
a) Les personnes qui désirent dire le Hallel le jour de Yom Haâtsmaout, sont autorisées à le faire.
Mais attention !!!
b) On ne peut en aucun cas réciter la Bérakha sur le Hallel, ni la Bérakha initiale, ni la Bérakha finale.
c) Il est conseillé d’attendre la fin de la prière de Cha’harit pour dire le Hallel et non immédiatement après la Amida. Puisque selon le sens Mystique, il ne faut pas s’interrompre entre la Amida et le reste de la prière (excepté les jours où la récitation du Hallel est instaurée par nos Maîtres du Talmud).
d) Toutefois, on ne doit pas empêcher les communautés qui désirent réciter le Hallel immédiatement après la répétition de la Amida, car il n’y a là aucun interdit réel selon la Halakha.
e) On ne récite pas la Bérakha de Chéhé’héyanou sur le jour de Yom Haâtsmaout en lui-même, car il y a risque de « Berakha Lévatala » (bénédiction en vain).
f) On ne récitera pas le Vidouï et les Ta’hanounim (supplications) le jour de Yom Haâtsmaout.
👉 Dans tous les cas, il est important de se soumettre à la coutume de la Communauté dans laquelle nous prions, pour ne pas provoquer des Mahlokot (d’histoire) et de polémique au sein de la synagogue et pour ne pas transgresser la loi de « Lo TitGodédou » (de ne pas créer de clan dans une Communauté) D. nous en préserve, ce qui est bien plus grave !
Références : Rabbi Yossef David Azoulay z.t.l. dans Tov Ayine Siman 11, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans H’azon Ovadia Yom Tov page 314, Rabbi Yossef Chlomo Oyrbakh z.t.l. dans Achré Haïch page 440, Rabbi Moché Sofer z.t.l. dans Kaf HaHaïm Ot 30.
Le Rav ajoute (nous avons résumé ces propos) :
…. « Même si nous avons eu le mérite – par les bontés d’Hachem – de vaincre nos ennemis si forts et si nombreux, cependant, cela reste un phénomène dans le cadre de la nature, en particulier, lorsqu’on constate que lors de la guerre d’Indépendance, Israël a perdu de nombreuses et précieuses âmes parmi nos valeureux soldats. Et même si en définitif, Israël a obtenu la victoire, cela reste un phénomène qui ne déroge pas des règles de la nature. Le Rav z.t.l ajoute encore que même si effectivement, de nombreux et très éminents Rabbanim, Grands de la Génération (à l’époque de la création de l’Etat d’Israël) ont vus – à travers la création de l’Etat, le début de la Guéoula (la délivrance), malgré tout, la route est encore très longue pour arriver au repos et à l’indépendance, aussi bien du point de vue politique et militaire, aussi bien du point de vue moral et spirituel.
Même si nous nous opposons très fortement à un grand nombre d’agissements de plusieurs dirigeants de l’état, depuis sa création, et jusqu’à ce jour, il n’en demeure pas moins que la création de l’Etat d’Israël représente un sauvetage et une grande délivrance pour notre peuple. »
Fin de citation du Rav Obadia Yossef z.t.l.
En résumé,
Il est évident que c’est un grand jour et de ne pas réciter la bénédiction n’enlève rien à son envergure et nous avons l’obligation d’être vigilant à l’égard du problème Halakhique, au risque de réciter une bénédiction en vain, ce qui est une faute grave.
Cette mah’lokèt (discussion) est une mah’lokèt Léchèm chamayim, orientée vers la fidélité à Hachem et de préserver l’unité de la grande famille du peuple d’Israël, dans toutes ses composantes sans aucune exception.
Rappelons les commentaires du ‘Hida sur la Haggadah, il rapporte qu’il aura de salut (guéoula) que si il y a l’unité du peuple d’Israël…
Qu’Hachem puisse apporter la délivrance finale à tout son peuple, Amen.
APHORISME DU PIRKE AVOT (Maximes de nos pères)
Avtalione disait :
« Sages, mesurez vos paroles, car vous pourriez être condamnés à l’exil et déportés dans un endroit où les eaux sont malsaines ; les disciples qui vous suivent pourraient en boire et mourir, et le nom de D-ieu serait ainsi profané. »